Notre sortie au Marcadau le vendredi 17 février 2023 en direction du refuge Wallon.
Il faut se lever tôt vers 6H30 pour mériter cette sortie au refuge Wallon dans la vallée du Marcadau. Nous prenons la route à deux voitures, l’une avec cinq passagers (Jeanine, Joëlle, Dominique, Marie Christine et Nadine) l’autre avec quatre passagers (Annie, Josiane, Brigitte et Christian), nous essayons de préserver la nature en limitant le nombre de véhicules.
Direction Loucrup, Argelès, montée à Cauterets puis la Raillère et le Pont d’Espagne. Dans le village de Cauterets, la télécabine du Lys permet d’accéder sans effort à 1800 mètres d’altitude.Le parking est tout gelé, des plaques de glace parsèment le macadam, il faut sortir avec précaution de la voiture pour éviter une belle chute.
Le soleil brille mais il fait froid, quatre degrés en dessous de zéro en arrivant au Pont d’Espagne. Les raquettes ne sont pas utiles car la neige est bien tassée mais il faut mettre des crampons sous les chaussures pour éviter de déraper et de glisser. On passe sur le pont devant l’auberge du pont d’Espagne et admirons les chutes d’eau et les stalactites de glace en forme d’aiguilles translucides. Une ceinture d’écume blanche tombe, dévale et frappe le bassin bouillonnant, à côté de chutes glacées figées par le froid et l’eau qu’on voit par transparence coule sous ces blocs de glace en forme de tuyaux d’orgue. On poursuit le chemin jusqu’au chalet du Clot et allons jusqu’au pont de Cayan où se trouve un hêtre magnifique. Dans un éboulis rocheux mais enneigé en forme d’entonnoir, nous voyons traverser un isard, puis un autre espacé d’une dizaine de mètres et ainsi nous en voyons défiler cinq à intervalles réguliers. On traverse le Pont d'Estalounqué sur le Gave du Marcadau. Peu après ce pont, nous tombons sur une bannière fermant le passage et indiquant danger, risques d’avalanche. Par prudence, nous préférons ne pas nous aventurer sur ce chemin fermé, au cas où nous aurions un accident, nous serions tenus pour responsables. Nous opérons un demi-tour, nous étions à environ une heure du refuge Wallon. Celui-ci est à 1865 mètres d’altitude et est resté fermé longtemps pour travaux, il est la propriété de la commission syndicale de Saint Savin, il a réouvert en août 2022.
Nous empruntons le même chemin qu’à l’aller, et pique-niquons au bord du gave. De nombreux skieurs chaussés de skis de randonnée très légers et très fins (pour monter on fixe des peaux de phoques sous le ski et les fixations permettent de libérer le talon de la chaussure). C’est du ski hors-piste qui nécessite une bonne condition physique. Nous reprenons la descente, les skieurs se font plus nombreux, le soleil est toujours aussi éclatant et la neige scintillante. Nous obliquons à droite vers le lac du Paradis quasiment entièrement gelé sur toute sa surface et attendons Annie qui a mal aux pieds.
J’apprends, au cours de nos conversations, que Joëlle a travaillé dans l’informatique au crédit Agricole et qu’elle a déménagé au fur et à mesure de ses mutations, la dernière ayant eu lieu à Pau, que Josiane a été infirmière plutôt spécialisée en rééducation, notamment au niveau de la déglutition pour les personnes atteintes d’hémiplégie, de la maladie de Parkinson ou d’AVC.
Nous prenons une piste à gauche vers le monument Meillon en hommage à Alphonse Meillon (1862-1933) pyrénéiste connu de Cauterets. Ce site permet d’avoir une vue sur le sommet de la Pique Longue et du Vignemale. Un pot à l’auberge du pont d’Espagne, la terrasse n’est pas dégelée, les tables sont posées sur la glace, il faut aller payer au comptoir et ramener les boissons. Le service n’est pas à la hauteur de nos espérances. Retour aux voitures, en arrivant sur la route de Lourdes, un épais brouillard inonde la vallée, en fait non il s’agit de fumée dûe à l’écobuage, beaucoup de fumée qui provoque de la pollution néfaste aux habitants et augmente les problèmes respiratoires des personnes fragiles. L'Historien Strabon (premier siècle av. J.-C.) note qu'une légende fait dériver le nom des "pyrénées" du grec "puros" ou "pyr « signifiant "le feu".
Merci à Brigitte qui avait fait l’effort de reconnaître le parcours la semaine précédente, il n’y avait pas de panneau d’interdiction, à ce moment-là. Ce panneau a un peu écourté notre ascension, mais la balade restera mémorable par la beauté du plateau, les chemins enneigés sous un soleil et une lumière aveuglante, les nombreux pins sylvestres.